A la demande générale mais surtout à la demande de mon cher Papa qui me demande à chaque fois qu'il me voit, quand vas-tu continuer ton blog? me revoici donc devant ma page blanche presque deux ans après mon dernier article. On peut alors imaginer que notre chantier en deux ans aura bien avancé,peut-on même encore parler de chantier quand les parpaings se parent d'un bel enduit, que le jardin reprend ses belles couleurs de chlorophylle. L'objectif de ces deux dernières années a été de transformer notre extérieur afin de pouvoir commencer à en profiter.Le premier gros travail à consisté en l'élagage de notre Cèdre du Liban, il était tellement imposant qu'il étouffait ses voisins quand en plus le lierre s'y met, il fallait nettoyer tout ça de manière drastique. Dans l'ordre des choses il valait mieux commencer par abattre les arbres avant de resemer la pelouse; logique! C'est donc seulement à l'automne dernier que nous avons enfin planté notre gazon. C'est fou comme ces petites pousses vertes peuvent donner du baume au coeur, la couleur verte doit certainement agir de manière positive sur notre cerveau car la vision de ce tapis vert nous obsédait au point de scruter chaque jour son évolution.
Après mûr réflexion nous nous sommes décidé à réaliser un pare vue en bois scandinave entre deux poteaux de parpaings d'angle sciés en deux (comment faire simple quand on peut se compliquer un peu les choses). Le résultat sera une surprise car après une heure passée chez Leroy merlin à choisir le type de planche et surtout le type d'accroche, la solution a été de fixer des tasseaux prévus pour recevoir des planches à quelques millimètres près car la fente ne correspondant pas il faudra encore passer un peu de temps pour les élargir pour permettre à notre pin scandinave de glisser correctement et prendre place entre nos deux jolis poteaux.
Toujours fidèle, la pivoine au parfum subtile est la reine du mois de Mai!
En bouton elle ressemble à toutes les autres mais quand elle s'ouvre c'est une abondance de pétales que l'on découvre!
Alors que la floraison est terminée depuis déjà un mois,
Avant le début du chantier, j'avais un jardin, avec une pelouse, des arbres, des arbustes dénichés sur des sites botaniques dont la rareté me passionnait. J'enregistrais leurs caractéristiques et mémorisais sans problème tous leurs noms Latins, mais voilà, les pelleteuses, les bobcats, les palettes de Siporex ont brutalement envahies nos beaux espaces verts pendant deux ans. Aussi je tenais à rendre à la nature un petit hommage car elle nous donne tant de plaisir et de fierté lorsque les fleurs renaissent ou réapparaissent là où on ne les attend pas!
Quand on construit du neuf, l'objectif principal c'est d'obtenir un chantier hors d'eau hors d'air, c'est-à-dire, des murs, un toit et des fenêtres .On se dit souvent qu'en quelques mois on y arrivera et la suite sera simplement, l'installation d'un peu d'électricité, de plomberie, quelques enduits et le tour est joué. C'est sans compter les complications qu'impliquent de faire un toit terrasse, et une jonction en aluminium, que seuls certains fabricants de fenêtres sont en mesure de produire. L'étanchéité du toit est une affaire de professionnels car on ne peut risquer des fuites à ce niveau ce serait vraiment dommage, de même pour les fenêtres dont la réalisation fera tout le charme de cette maison.
Nous sommes en plein mois de juillet, la toiture doit être posée avant de partir en vacances sinon notre future salle de bain risque vite de se transformer en piscine. Avant cela, nous nous heurtons à un problème avec le voisin qui ne veut pas d'une gouttière débordant dans sa propriété ce qui nous oblige à faire faire un chéneau par un zingueur professionnel. Je me souviendrais longtemps de ce jour où pour finir à temps l'entourage de la toiture, enceinte de deux mois, j'ai dû conduire pour la première fois notre vieux Trafic Renault pour aller chercher des parpaings de Siporex manquants, les ai déchargés moi-même, puis coupés à l'aide de notre fameuse machine, une nouvelle première fois pour moi, afin que mon homme puisse les poser avant la venue du zingueur.
Il y a dans la maçonnerie un acte qui demande intelligence, délicatesse, et précision, il s'agit du coffrage. Nous avons tous pratiqué dans notre tendre enfance ces jolis concours de pâtés de sable, dont la grande fierté se lisait dans nos yeux pétillants lorsque le seau retourné on le retirait pour constater une reproduction parfaite de notre petit moule de plastic. Ceci n'était simplement que le résultat d'un bon mélange de sable et d'eau additionné d'un tapotement méthodique sur le seau afin de décoller l'ensemble avant de prendre tout le temps nécessaire au retrait délicat du fameux moule.
Robin ne manque pas une occasion de servir le café,une pause bien mérité qui permet de réfléchir, discuter et repartir du bon pied....
Le coffrage des fenêtres de la future chambre de Robin demeure une difficulté de plus. Je ne me sens pas rassurée de voir mon homme en équilibre sur ces murs qui montent à plus de 6 mètres mais cela fait partie des risques d'un chantier et sans doute que la peur du vide s'apprivoise à force de la côtoyer chaque jour.
Quand on entreprend une construction en SIPOREX et qui plus est, avec un arrondi il ne faut pas avoir peur des découpes. Il ne les a pas comptées mais il en a passé des heures devant cette machine pendant des mois pour toutes ces coupes et découpes il en mérite bien une coupe ! Ce sera sans doute une coupe remplie d'un bon champagne que l'on pourra boire en souvenir de toutes ces gouttes de sueurs versées lors de ce long chantier.
En cette belle journée de printemps les amis et la famille avaient été chaleureusement conviés pour nous aider à couler la dalle supérieure. Merci à tous ceux qui pour cette occasion ont abandonné femmes et enfants pour nous aider de leur précieuse sueur même pour quelques heures, c'est là qu'on reconnait ses vrais amis. Cette journée à été éprouvante physiquement car la montée de l'escalier avec des seaux remplis de béton, de sable ou de graviers est une rude épreuve pour les cuisses, les bras et le dos, désolée Pascal que cela t'ai coûté une visite chez l'ostéopathe pour t'en remettre !!!On a faillit également perdre mon père dans un accident de brouette en surcharge...
Une fois les murs du rez-de-chaussée montés il faut rapidement envisager la coulée de l'escalier extérieur car sans lui pas d'accès possible pour couler la dalle supérieure. L'hiver 2007 est déjà là, mon homme fait marcher les projecteurs extérieurs jusque tard le soir pour creuser les fondations des piliers de la terrasse extérieure, je crois que ces derniers ont de quoi résister à n'importe quel cyclone à en croire le nombre de sac de bétons qui sont partis dans l'opération. Mais voilà que le doute s'installe, que l'angoisse monte à mesure que l'on se rapproche de l'étape suivante ; le coffrage de l'escalier ! Car il doit épouser les courbures de la partie arrondie et de ce genre d'escalier, personne ne peut nous donner la règle de calcul permettant de découper une paillasse qui soutiendra le béton des marches. Trois mois de réflexions intensives commencent, chaque soir lorsque je rentre à la maison j'entends la même question : » Comment je vais faire PTITBOUT ? »
Une fois la dalle coulée le chantier prend un nouveau virage, un nouveau visage également car on voit désormais la forme de l'agrandissement se dessiner reste à lui donner son relief avec la montée des murs ce sera bientôt chose faite.
Désormais confortablement installée dans mes nouveaux locaux, je savoure chaque jour le plaisir de ma nouvelle indépendance professionnelle. Alors que Nicolas Sarkozy fête sa victoire, le 9 Mai 2007, de mon côté, je démarre une nouvelle vie, faite sans doute de plus de responsabilités qu'auparavant mais dont la liberté d'action va vraiment me permettre d'offrir un service de proximité et de qualité auprès de ma toute nouvelle clientèle.
La rénovation d'une boutique est également un lourd chantier lorsque l'on refait tout du sol au plafond, c'est un nouveau défi qu'a su relever admirablement mon homme au bout de cinq mois de travaux intensifs. En voici un petit aperçu au travers de photos avant-après qui parlent d'elle-même.
Le mois de décembre ne nous a pas encore montré son grand manteau blanc, mais le froid est arrivé et avec lui le chantier va fortement ralentir. La livraison de trente palettes de parpaings de Siporex a été encore une épreuve car il fallait que mon homme loue un lève-palette et passe des heures à les transporter par des manœuvres périlleuses de la rue à l'arrière de la maison. L'arrière du jardin s'est vite transformé en champs de Siporex, mes pauvres plantes s'en souviennent, certaines d'ailleurs ne reverront pas le jour.
Le jour J est arrivé et avec lui le stress monte car les coffrages ne sont pas finis ni les ligatures des ferraillages. Tout le monde s'active pourtant depuis 8 heures du matin, pour l'occasion mes parents et mon frère sont là pour aider ainsi qu'un ami Eric qui manie aussi bien les clubs de golf que le marteau piqueur! Manque de chance la toupie est largement en avance alors que nous sommes en retard, sachant que le béton n'attend pas il faut accélérer la cadence...pendant ce temps le livreur de béton déballe son impressionnante tuyauterie à rallonge qui permettra d'atteindre et de déverser rapidement son frais mélange dans les gorges accueillantes des fondations...(et oui ça fait rêver messieurs) !
Nous sommes toujours au mois de novembre 2006, la prochaine étape qui se dessine sous nos yeux est la coulée des fondations. Les tranchées sont faites, plutôt accueillantes, difficile d'être très précis avec de tels monstres. Il faut désormais délimiter le niveau de béton à couler, ce qui sera matérialisé par de nombreux piquets plantés tous les 50 cm. Me voici donc chargée de la confection de ces piquets puis de leurs installations aux niveaux voulus. Pour cela je suis aidée du fameux "niveau laser" indispensable dans ce cas précis. Après avoir taillé mes piquets pendant plus d'une journée, je crois bien que la petite scie électrique ne s'en est pas remise d'ailleurs,.. je m'atèle donc à ma besogne équipée de mes précieux instruments, règle et niveau laser, afin de préparer la future coulée de béton.
Nous voici déjà au mois de Novembre et bien sûr il fallait si attendre la pluie a fini par tomber, et avec elle de nouvelles galères. Un ami nous conseille de nous faire livrer des pierres de calcaire qui une fois tassées solidifient efficacement le terrain et permettent d'éviter de s'engouffrer dans les ornières des machines car malgré la dextérité de mon homme, ce dernier a bien failli se retourner avec le Bobcat ce qui n'aurait pas arrangé nos affaires. Le problème c'est que le camion de livraison ne peut pas passer notre entrée donc il faut défoncer l'un des poteaux du portail chose qui était prévue comme car nous voulions agrandir nos possibilités de parking. Bien sûr il y a urgence comme toujours, je revois encore notre chère voisine du haut de son balcon, nous traitant de tous les noms car mon homme était encore à 23 Heures en train de détruire au marteau piqueur le fameux poteau. Il faut préciser que ces chers voisins, il y a 3 ans de cela, n'ont pas hésité eux, à détruire un mur qui nous appartenait pour agrandir leur maison, ce qui nous vaut depuis un procès qui n'est pas encore clôturé à ce jour.
Une fois le terrain bien éclairci on prépare le terrassement de l'emplacement de la future extension, là ou autrefois régnait un vieux Laurier palme qui couvrait de son ombre la quasi-totalité du lieu. Sur la photo ci-dessus on aperçoit encore, au fond, le reste du tronc qui ferra lui aussi bientôt son dernier voyage vers la déchetterie. Le dallage est retiré, le muret défoncé au marteau piqueur, la terre creusée à la pelleteuse et évacuée aussitôt, pour voir enfin se dessiner l'implantation de la future construction. Mais voilà les surprises commencent à mesure que l'on creuse car la pioche se heurte un moment donné sur ce que l'on pourrait définir comme du béton. Serai-ce un vieux trésor caché là ? Quelques vestiges d'une antique civilisation ? On se met à rêver, à imaginer toute sorte de belles hypothèses mais la réalité est moins passionnante, et oui l' obstacle qui se dessine en plein milieu du chantier n'est en fait qu' une belle cuve de béton, ou plus exactement une fosse septique dont nous ignorions l'existence. Le pire de tout c'est qu'elle est encore pleine, condamnée depuis des années mais jamais vidée. On fait donc venir d'urgence une entreprise d'assainissement qui se charge du problème en vidant du même coup la cuve et notre porte monnaie...les escrocs !
Robin notre petit ange est né avec un peu d'avance, le 8 septembre 2006, mais je vous rassure les 18 jours de rabe n'auraient pas changé grand-chose à l'avancement de sa future chambre, il devra attendre encore un peu pour pouvoir y prétendre. Chez ses parents par contre la pression monte, le rythme s'accélère en même temps que les nuits s'écourtent, s'entrecoupent également par des tétés répétées et parfois laborieuses. Notre nouveau rôle de parent va bientôt s'enrichir de toutes sortes de premiers pas vers un monde jusque là lointain, celui du bâtiment. En effet, dès le mois d'Octobre mon homme lance les hostilités. Avant d'entreprendre le terrassement, l'arrivée des machines de location nécessite une préparation, une organisation qui est loin d'être simple. L'extension étant prévue à l'arrière de la maison actuelle, côté jardin, il est nécessaire d'aménager l'allée qui supportera le passage de la pelleteuse et du Bobcat. Pour cela, on défriche, on arrache, on abat quelques vieux lauriers palme envahissants et ce dès 8 heures du matin jusqu'à la nuit tombée de la nuit car tout doit être près pour l'arrivée des engins. Entre deux tétés il m'arrive d'aller aider quelque peu dans la mesure de mes petits moyens physiques déjà affaiblis par un accouchement récent et des nuits perturbées. Mais mon homme lui, ne s'accorde qu'une petite pose pour manger ou pour un petit café de réconfort car le travail est dur physiquement mais aussi moralement par l'ampleur que cela prend rapidement de se lancer dans une telle aventure. Son beau frère est une aide précieuse tout comme mon beau père qui est chargé de l'évacuation des déchets végétaux à l'aide du camion benne loué également pour l'occasion. Dès l'arrivée des machines, mon homme montre une certaine facilité à manipuler avec délicatesse ces monstres quelques peu bruyants mais au combien efficaces. Aux sons des Bip Bips de recul, et bercé par le moteur diesel de ces engins qui dansent autour de notre maison, Robin s'endort, paisiblement, il rejoint Morphée, très loin de toute cette agitation extérieure....
Mon oncle Daniel répétait très souvent à son beau frère en mal de balades sur la grande bleue! Tu sais ce qu'on dit chez les marins!:" Si t'as pas d'emmerdes ! Achète un bateau !"
Mon premier est un chiffre pair
Mon second est un long fleuve tranquille
Il y a des années comme ça dans la vie où tout se bouscule, où tout change, où le temps ne suffit plus tellement vos journées sont remplies, vous avez l'impression de survivre à chaque évènement de la journée. Dès le réveil vous planifiez votre journée en espérant ne rien oublier d'important car tout est important et chaque minute compte, pas le temps de se regarder dans la glace, on oublie vite ce genre de petits détails, voilà un peu à quoi a ressemblé pour moi cette année 2006.